Richard emménage chez Lapinot, tandis que Lapinot cherche un appartement pour emménager avec Nadia. En attendant, la vie à trois est plutôt stressante. Heureusement, ça s'arrange assez vite. S'étant porté volontaire pour nourrir la bestiole du voisin - on ne sait pas si c'est un chien ou un chat, ça vit planqué et ça s'appelle Dark Vador -, Richard découvre que la bestiole est une sorte d'animal domestique " pour extra-terrestre ", rose avec des croûtes. (Trondheim ayant un sens aigu du cadrage dramatique, la rencontre avec l'animal est un morceau d'anthologie.) Donc le voisin est sûrement un extra-terrestre, ce qui pousse Richard à redéménager.
Côté boulot, Nadia a embauché Lapinot comme assistant-larbin pour ses reportages sur les excentriques. Ils ont de la matière : entre le type qui n'a pas enlevé sa casquette depuis 23 ans, les musiciens qui jouent avec leurs pieds et l'association Turquoise qui peinturlure les crottes de chiens à la bombe, les chtarbés sont nombreux et distrayants. Reste le vrai problème : si Nadia emménage avec Lapinot, ils seront ensemble 24 jeurs sur 24 et ça risque de saturer. Car d'après Titi, la couleur de l'enfer, c'est pas le rouge feu, c'est le gris uniforme.
Toujours délicatement loufoque dans le choix de ses aventures, Trondheim reste imbattable sur les nuisances de la vie quotidienne et les états d'âme de tout un chacun. Le graphisme est jubilatoire dans les moindres détails, le ton est subtil, drôle un rien désenchanté. Cet album devrait ravir tous ceux qui ont des copains plus ou moins pénibles (mais c'est les copains), qui cherchent un appartement sans fiche de paye, ou qui se demandent si l'enfer, c'est rouge ou gris. Ça fait du monde.
Une soirée anodine est organisée chez Lapinot, une soirée entre copains. On se croirait dans un feuilleton de Friends où les couples ont la fâcheuse tendance à se « lâcher », quitte à tout se dire... Surtout les filles !
Lapinot est avec Nadia, c'est entendu. Céline avec Thierry, Patrick avec Victoire, Vincent avec Alice. Richard joue toujours au boute-en-train célibataire et Marion - qui se désespère de vivre seule mais qui a flashé sur Serge - les prévient tous : il va se passer quelque chose de terrible durant la soirée, l'un d'entre eux va mourir, elle l'a lu dans les cartes ! La réponse est unanime : "Pffff, n'importe quoi". Ce que Marion n'avait pas prévu c'est que Céline, Alice et Victoire ont toutes les trois profité de la soirée pour annoncer leur rupture avec leur copain... Persuadé que Nadia va lui balancer à son tour qu'elle le quitte, Lapinot prend les devants. Fatale erreur ! L'imbroglio se complique, la soirée s'achève. Les couples se séparent, Lapinot et Richard essuient alors la colère d'un voisin. Richard, frappé par le voisin, tombe dans le coma. Les événements s'emballent et chacun semble menacé à un moment : incendie, fuite de gaz, chien agressif, installation électrique hasardeuse... Le deus ex machina arrive, imprévisible, bouleversant. Sans aucun doute l'album de Lapinot le plus fort, le plus dense, le plus émouvant.
Ce livre est un hommage de l'auteur à Spirou et à ses créateurs. Ça se voit au premier coup d'oeil : Lapinot arbore le légendaire costume de groom, et un écureuil le suit partout — le genre de modèle à queue courte et longues oreilles qui laisse à penser que Trondheim préfère décidément les lapins.
Et puis Lapinot et son copain journaliste — fraîchement débarqué des Tropiques avec une dent fêlée pour cause de rencontre avec une perle dans un coquillage — vivent une aventure débridée, incluant des machines mystérieuses, des hommes invisibles, quelques cinglés (bons ou méchants) et un troupeau de crétins (la police). Sans oublier le savant fou. En l'occurrence, un homme " honnête " et non-violent — sa moche cicatrice sur la joue, c'est juste une chute de balançoire quand il avait huit ans — qui vole des diamants pour financer un projet susceptible de sauver l'humanité : un accélérateur atomique qui multiplie la vitesse par mille. (Nous ne dévoilerons pas ici l'aspect salvateur de l'invention.) Mais en attendant, sa machine a un défaut : les gens qui l'utilisent ont tendance à disparaître.L'autre problème, c'est que Lapinot et son copain se retrouvent accusés de tentative de meurtre sur policier, d'évasion, de destruction de véhicule public, etc. Tout ça pour une dent fêlée, Trondheim ayant le don de faire déraper les broutilles vers de désastreuses complications. Et si cette version revisitée (avec l'aimable autorisation des éditions Dupuis) des aventures de Spirou nous replonge dans nos souvenirs d'enfance, elle est totalement habitée par Trondheim, son humour décalé et son sens de la dérision.
Ce livre est un hommage de l'auteur à Spirou et à ses créateurs.
Patrick et Félix débarquent chez leur copain Bernard dans le but d'imprimer le logo de leur projet de jeu vidéo. Ça paraît très simple, mais ça va se compliquer énormément - bien que la technologie soit faite pour nous simplifier la vie.
Au fait, c'est quoi, leur projet de jeu vidéo ? " Excréminator ". Un jeu de scato-baston ou la poésie n'a pas le droit de citer. En toute modestie, ça va être l'événement cyberculturel de la décennie.
À part ça, jour et nuit, à quatre pattes ou la tête en bas, ils végètent activement devant des écrans. Jusqu'au jour où, gravement saturé, Patrick leur programme une semaine de désintox : verdure, petites fleurs et ruisseaux...
Cybernautes et accros du web, cet album est pour vous. Quant à ceux qui n'ont jamais rencontré le moindre port USB permettant de mettre des joysticks sur leur Mac, ils apprécieront aussi : le cybercauchemar de Trondheim nous embarque surtout, avec humour, affection et finesse, dans les circonvolutions mentales de quelques copains en proie aux affres du " comment vivre tout ça ? "
Que se passe-t-il quand trois imbéciles célibataires, et pas spécialement contents de l'être (célibataires, bien sûr), parient 5 000 euros à qui trouvera l'âme soeur en l'espace d'un week end, et que l'un d'eux, Richard, touché par la foudre, déclenche au moindre contact physique sur quelqu'un une pulsion amoureuse irrésistible ? C'est à cette question que répond cette histoire qui voit passer entre autres : deux présidents, quelques starlettes, un videur, une lectrice de romans, un médecin et des centaines de filles !
Lapinot, Richard, Pierrot et Titi vont aux sports d'hiver.
Au début, Lapinot a mal au coeur à cause des virages en bagnole. Après, ils ne peuvent pas faire de ski à cause du loup qui a déjà zigouillé trois skieurs. Après, ils peuvent en faire parce que le loup est parti, mais c'est coton de louer des chaussures et le reste parce que Lapinot chausse du 88 et Pierrot a "juste besoin de gants normaux à quatre doigts". Après, Richard descend tout schuss du matin au soir, et les autres, qui trouvent globalement que le paysage est pentu, comptent leurs abattis quand ils se ramassent. Le reste du temps, ils échangent des vannes poilantes, ils emballent les filles - mollement : Lapinot ne se sent pas d'entamer une relation en ce moment - ou ils jouent à des jeux idiots et dansent sur Cloclo : "Les sirènes du poort d'alee-xandrie chantencore la même méé-lodie..."
C'est brillant, drôle, un rien désenchanté, et les amateurs de pistes noires, de salades entre copains et de graphisme ébouriffant devraient se régaler.
Poursuivi par des patibulaires qui ont l'air de vouloir lui faire la peau, Lapinot atterrit à Blacktown : son saloon, sa prison, ses 150 bouseux managés par un shérif mal luné qui sort son "dictionnaire des sales types" (ses avis de recherche, en version décryptée) dès qu'il flaire un étranger. Pour tout arranger, le patelin est en pleine émeute car on vient de trouver de l'or dans les collines. Ce qui fait qu'au bout d'un quart d'heure, Lapinot est mûr pour le lynchage.
Le rayon de soleil de Blacktown, c'est la jolie Miss Pacard - "jolie" est une façon de parler, les personnages de Trondheim étant affublés de tronches de bestioles plus ou moins farfelues. En tout cas, elle plaît aux messieurs, qui tentent de la séduire en allant fayoter à ses conférences sur la non-violence avec travaux pratiques assortis. Inutile de dire que prêcher la non-violence à Blacktown, c'est voué à l'échec.
L'Ouest, le vrai - revisité par Trondheim, ses loufoqueries feutrées, ses mélancolies désarmantes, ses réflexions sur le temps qui passe et la vie qui s'effiloche. Et surtout, la force de persuasion d'un graphisme culotté, aussi attachant qu'efficace, plein de vibrations subtiles et servi par une mise en couleur hypersensible. A elles seules, les grandes oreilles flasques de Lapinot méritent de figurer dans les annales de la BD, c'est sûr.
Lapinot monte à la capitale, histoire de respirer le bon gaz carbonique et de revoir les vieux copains de derrière les fagots. "Pichenettes" est donc une histoire de copains, beaucoup plus cool que ne l'était l'univers impitoyable de "Blacktown".
Il y a Titi, qui baptise sa fille de huit mois, dont il ignorait l'existence une semaine plus tôt. Il y a Pierrot qui s'est fait beau parce qu'il est le parrain, et Richard qui est vexé - il n'a pa été invité, à cause de son vieux pull pourri aui aurait fait honte à la belle-famille.
Il ya la soirée "spécial jeux ringards" (avec Scrabble mais sans Mille bornes" parce qu'on attend trois plombes pour avoir les feux verts), le restau, les galeries branchées, les parties de flipper, les engueulades et les obsessions de chacun - messages conceptuels furieusement sous-jacents, réincarnation, pinard, filles, etc. Bref, des trucs de copains.
Avec tout de même un gros mystère planant : ça commence avec un type qui essaie de se noyer dans trois centimètres d'eau, et ça continue avec le caillou maléfique de la dynastie Pÿkchnetz - "Pichenettes" en VF - qui est réputé vous coller la poisse totale. Lapinot se trimballe là-dedans avec un solide bon sens, se fichant allègrement des malédictions - il a adopté le caillou "Pitchenettes" pour caler un meuble bancal - et naviguant dans le conceptuel avec sceptisisme de bon aloi.
ce qui nous donne une balade pleine de tendresse et de loufoquerie délicates dont Trondheim a le secret...
C'est avec Jacques, qu'Isaac rentre à Paris, à peine remis de leur incroyable périple. Isaac retrouve son père de Marinette : l'émotion est à son comble mais, très vite, Isaac part à la recherche d'Alice dont il n'a plus aucune nouvelle. Celle-ci est introuvable, personne ne sait vraiment où Alice est réfugiée. Inquiet, Isaac rôde dans les rues en compagnie de Jacques et c'est là qu'ils feront d'étranges rencontres avant d'être tout simplement enlevés. L'identité de leurs ravisseurs reste mystérieuse, le danger se fait plus présent que jamais. Le tome 1 d'Isaac le Pirate est nominé Meilleur Album Angoulême 2002.
Isaac et Jacques vivent de petits larcins, opérant grâce à une bande de malfaiteurs organisés. Afin de se faire oublier quelque temps, ils quittent la capitale et se mettent au vert, attendant que le climat leur soit de nouveau profitable pour opérer de nouveau.